Le Livre, tome I, p. 078-102

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 78.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 78 [102]. Source : Internet Archive.

qu’on rencontre dans ses ouvrages, le savant évêque devait posséder une bibliothèque bien fournie en auteurs classiques. Il devait en être plus ou moins de même des bibliothèques qu’il mentionne, de celle de Loup, professeur à Agen et à Périgueux ; celle de Philagre, autre professeur ; celle de l’évêque de Limoges Rurice, pour qui Sidoine faisait copier des manuscrits de sa propre bibliothèque. Il nous parle surtout de la collection de livres que le préfet Tonance Ferréol avait rassemblée dans sa magnifique demeure de Prusiane, sur les bords de la rivière du Gardon, entre Nîmes et Clermont-de-Lodève. Cette collection, relativement très nombreuse, et que Sidoine, par une poétique et hyperbolique évocation, va jusqu’à comparer à la bibliothèque d’Alexandrie, se divisait en trois classes : la première à l’usage des femmes, la seconde destinée aux littérateurs de profession, et la troisième, composée d’ouvrages d’un intérêt plus général, au commun des lecteurs[078.1].

D’ailleurs, à ces Barbares devenus maîtres de l’Occident, il fallait des ministres pour les aider à gouverner, à établir et débrouiller leurs comptes ;

[I.102.078]
  1.  Cf. Diderot, Encyclopédie, art. Bibliothèque (Œuvres complètes, t. XIII, p. 461) ; Petit-Radel, Recherches sur les bibliothèques anciennes et modernes, pp. 39-40 ; Peignot, Manuel bibliographique, p. 50. Je relève dans Sainte-Beuve (Portraits contemporains, t. III, p. 381) un beau mot de Sidoine Apollinaire : « Legebat cum reverentia antiquos et sine invidia recentes ».  ↩

 – page 2 de 32 –