Le Livre, tome I, p. 148-172

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 148.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 148 [172]. Source : Internet Archive.

La Fontaine (1621-1695), malgré sa native paresse, lisait beaucoup, des anciens et des modernes, des Français ou des Gaulois aussi bien que des Italiens, et volontiers il s’en targue :

Térence est dans mes mains ; je m’instruis dans Horace ;
Homère et son rival sont mes dieux du Parnasse.
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Je chéris l’Arioste, et j’estime le Tasse ;
Plein de Machiavel, entêté de Boccace,
J’en parle si souvent qu’on en est étourdi ;
J’en lis qui sont du Nord, et qui sont du Midi[148.1].

« Ce n’est pas, disait fort sensément Pascal (1623-1662)[148.2], dans les choses extraordinaires et bizarres que se trouve l’excellence de quelque genre que ce soit. On s’élève pour y arriver, et on s’en éloigne : il faut le plus souvent s’abaisser. Les meilleurs livres sont ceux que ceux qui les lisent croient qu’ils auraient pu faire. La nature, qui seule est bonne, est toute familière et commune. »

En maint endroit de ses lettres, Mme de Sévigné (1626-1696) prône les vifs et fructueux plaisirs que procure la lecture. « Aimer à lire… la jolie, l’heureuse disposition ! On est au-dessus de l’ennui et de

[I.172.148]
  1.  Épître à Mgr l’évêque de Soissons (alors le célèbre Huet, qui devint plus tard évêque d’Avranches). (La Fontaine, Œuvres, t. IX, pp. 202, et 204. Collection des Grands Écrivains. Paris, Hachette, 1892.)  ↩
  2.  De l’Esprit géométrique, in fine. (Pascal, Œuvres complètes, t. II, pp. 353-354. Paris, Hachette, 1860.)  ↩

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