Le Livre, tome I, p. 169-193
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 03 h 13 - IV. De l’avènement de Louis XIV jusqu’au XIXᵉ siècle - Lien permanent
des hommes de tous les temps aussi fous, aussi vains et aussi trompés dans leurs misérables conjectures que les hommes d’à présent : — ainsi, mon cher frère, le goût de la lecture une fois enraciné, chacun y trouve son compte ; mais les plus sages sont ceux qui lisent pour se corriger de leurs défauts, que les moralistes, les philosophes et les historiens leur présentent comme dans un miroir. »
« On ne saurait, certes, ajoute Sainte-Beuve, à qui j’emprunte cette citation[169.1], traiter un lieu commun avec plus de nouveauté et le relever avec plus d’esprit. »
« Une chose ne mérite d’être écrite, disait encore Frédéric[169.2], qu’autant qu’elle mérite d’être retenue. »
A Voltaire, Frédéric le Grand écrit : « Quand tous les autres plaisirs passent, celui-là (le plaisir de cultiver les Lettres) reste : c’est le fidèle compagnon de tous les âges et de toutes les fortunes[169.3] ». « … J’aime les Belles-Lettres à la folie ; ce sont elles seules qui
- Causeries du lundi, t. XII, pp. 378-379. ↩
- Ap. Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. III, p. 158. C’est encore des Causeries du lundi (t. III, p. 186) que j’extrais l’anecdote suivante : « Au sortir de la guerre de Sept Ans, quand d’Alembert alla visiter Frédéric à Potsdam et qu’il lui parlait de sa gloire : « II m’a dit avec la plus grande simplicité, écrit d’Alembert, qu’il y avait furieusement à rabattre de cette gloire ; que le hasard y était presque tout, et qu’il aimerait bien mieux avoir fait Athalie que toute cette guerre. » ↩
- Lettre du 20 février 1767. (Voltaire, Œuvres complètes, t. VII. p. 186.) ↩