Mot-clé : « Alexandre le Grand »

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Le Livre, tome I, p. 226-250

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 226.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 226 [250]. Source : Internet Archive.

Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.) avait un tel culte pour Homère, qu’il portait toujours l’Iliade avec lui, et, en se couchant, la mettait sous son chevet avec son épée. Après la défaite de Darius, on trouva, parmi les dépouilles de ce prince, une cassette d’un très beau travail et de très grande valeur ; on la porta à Alexandre, qui aussitôt y renferma l’Iliade en disant : « Il est naturel que l’ouvrage le plus parfait de l’esprit humain soit renfermé dans la cassette la plus précieuse du monde[226.1] ». Traversant un jour le Sigée et voyant le tombeau d’Achille : « O fortuné héros, s’écria-t-il, d’avoir eu un Homère pour chanter tes victoires ! »

Scipion l’Africain (235-183 av. J.-C.) et Lucullus (115-47 av. J.-C.) faisaient leurs délices des ouvrages de Xénophon.

Cicéron (106-43 av. J.-C.) regardait Démosthène comme le plus grand de tous les orateurs dans tous les genres. Un jour qu’on lui demandait quel était le plus beau discours de Démosthène, il répondit : « Le plus long ». Outre Démosthène, Cicéron avait une prédilection marquée pour Aristote, Platon et Théophraste.

Marcus Brutus (86-42 av. J.-C.), l’assassin de César, lisait sans relâche l’Histoire de Polybe, et il en fit un abrégé pour son usage personnel.

Virgile (70-19 av. J.-C.) avait un tel culte pour

[I.250.226]
  1.  Cf. le récit de Plutarque, supra, pp. 4-5.  ↩

Le Livre, tome I, p. 004-028

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 4.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 4 [028]. Source : Internet Archive.

Athènes de son temps[004.1], et Xénophon (445-355 av. J.-C.), dans les Mémoires de Socrate[004.2] et dans l’Anabase[004.3] nous dit aussi quelques mots des livres, des collections et du commerce qu’on en faisait de son vivant.

A peu près à la même époque, nous voyons Alcibiade (450-404 av. J.-C.) user d’un moyen peu gracieux pour inspirer à ses concitoyens l’amour des livres. Étant entré « en une école de grammaire, il demanda au maître quelque livre d’Homère ; le maître lui répondit qu’il n’en avait pas un : il lui donna un soufflet et s’en alla[004.4] ».

Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.). avait aussi, et au plus haut degré, le culte d’Homère. Après la défaite de Darius, un très riche coffret ayant été trouvé parmi les dépouilles des vaincus, « il demanda à ses familiers qui étaient autour de lui quelle chose leur semblait la plus digne d’être mise dans ce cof-

[I.028.004]
  1.  « Chacun a son livre où il s’instruit des arts subtils. » (Aristophane, les Grenouilles, trad. Poyard, p. 426.)  ↩
  2.  « Le bel Enthydème avait fait une nombreuse collection d’ouvrages de poètes et de sophistes les plus renommés… ». (Xénophon, Mémoires de Socrate, IV, 2, trad. Talbot, t. I, p. 105.)  ↩
  3.  « Là (chez les Thraces). on trouve beaucoup de lits, beaucoup de coffres, beaucoup de livres et beaucoup de tous ces objets que les matelots transportent dans des caisses de bois. » (Id., Anabase [Expédition de Cyrus], VII, 3, trad. Talbot, t. II, p. 174.)  ↩
  4.  Plutarque, Vie d’Alcibiade, trad. Amyot, t. II, pp. 149-150. (Paris, Bastien, 1784.)  ↩