Mot-clé : « Meerman (baron Gérard) »

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Le Livre, tome II, p. 351-367

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 351.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 351 [367]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 352.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 352 [368]. Source : Internet Archive.

que l’atmosphère pouvait être ce jour-là chargée d’humidité ; avant d’entrer dans son cabinet, ils changeront de costume, mettront chacun une robe de chambre (il en a deux toutes neuves pour cet usage), un bonnet et des pantoufles, leurs vêtements et leurs chaussures ordinaires pouvant introduire de la poussière, — la chose la plus pernicieuse pour les livres. Ce sont, du reste, des précautions auxquelles il se soumet lui-même. Les deux amis acceptèrent ; mais ce fut inu­tile[351.1] : il traîna la chose en longueur, et finalement mourut, laissant cependant sa fameuse bibliothèque à l’État ; mais, ajoute M. Firmin Maillard, avec des stipulations qui n’avaient d’autre but que d’écarter autant que possible de ses diables de livres les malheureux lecteurs[351.2]. »

[II.367.351]
  1.  Edmond Texier, dans son volume les Choses du temps présent (pp. 147-148) fait un récit qui diffère sensiblement de celui de M. Firmin Maillard. Il se borne à dire, sans le nommer, que le baron Westreenen contraignait ses amis les plus intimes, lorsqu’ils manifestaient le désir de visiter ses richesses, « à l’humiliante condition de revêtir par-dessus leur habit une grande robe sans manches et sans ouvertures pour laisser passer les bras ». Touchante confiance !  ↩
  2.  La Bibliothèque ou Muséum Meermanno-Westreenianum, qui occupe à la Haye un local distinct de la Bibliothèque royale, sur les confins de la ville, au bord du canal dit Prinzessegracht, n’est ouverte au public que les premier et troisième jeudis du mois. — A propos du baron Westreenen, rappelons qu’il s’est spécialement occupé de l’histoire de l’imprimerie dans les Pays-Bas, et s’est tout particulièrement attaché à prouver que la première idée de l’emploi des caractères mobiles est due aux Hollandais, — à Laurent Coster, de Harlem, — idée qui s’est ensuite perfectionnée à Strasbourg et à Mayence. Cette thèse, dont l’erreur est pleinement démontrée aujourd’hui, — puisque « Laurent Coster, né en 1370, avait soixante-dix ans en 1440, époque la plus éloignée qu’on puisse attribuer à la découverte de l’imprimerie, et que cette année même est celle où il est mort » (Ambroise Firmin-Didot, Essai sur la typographie, col. 590). — a été également soutenue par un autre bibliographe hollandais, le baron Gérard Meerman (1722-1771), père du comte Jean Meerman (1753-1815). C’est ce dernier qui a laissé à la ville de la Haye la riche bibliothèque de son père, bibliothèque qu’il avait lui-même beaucoup augmentée, et qui a été réunie à celle du baron Westreenen.  ↩