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Le Livre, tome II, p. 271-287

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 271.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 271 [287]. Source : Internet Archive.

volumes de vieux livres, tant imprimés que manuscrits, qu’ils regardèrent comme vrais bouquins de nulle valeur. On les déposa d’abord dans la chambre du jardinier, et, au bout de quelques mois, le Père gardien décida, dans sa sagesse, qu’on donnerait tout ce fatras audit jardinier, en reconnaissance et gratification de ses bons services. Celui-ci, mieux avisé que les bons pères, va trouver M. Vanderberg, amateur et homme de lettres, et lui propose de lui céder toute cette bouquinaille. M. Vanderberg, après y avoir jeté un coup d’œil, en offre un ducat du quintal : le marché est bientôt conclu, et M. Vanderberg enlève les livres. Peu après il reçoit la visite de M. Stock, bibliomane anglais, et lui fait voir son acquisition ; M. Stock lui donne à l’instant quatorze mille francs des manuscrits seuls. Quels furent la surprise et les regrets des Pères récollets à cette nouvelle ! Ils sentirent qu’il n’y avait pas moyen d’en revenir ; mais, tout confus qu’ils étaient de leur ignorance, ils allèrent humblement solliciter une indemnité de M. Stock, qui n’hésita pas à leur donner encore douze cents francs, tant il était satisfait de son acquisition[271.1]. »

Le marquis de Villena, don Enrique d’Aragon (1384-1434), célèbre poète et érudit espagnol, un des créateurs de la poésie castillane, avait, à force de dépenses et de soins, rassemblé une bibliothèque

[II.287.271]
  1.  Bulletin du bibliophile, mars 1835, p. 13.  ↩