Le Livre, tome III, p. 154-168
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 48 - III. L’Impression
Albert Cim, Le Livre : historique, fabrication, achat, classement, usage et entretien. Une monographie en 5 tomes (1905-1908).
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Rolin Thierry (1588) : trois Épis de riz (tiers riz) ;
Geoffroy Tory (1512) : un Pot cassé[145.1] ;
Michel Vascosan (1530) : une Presse typographique ;
Antoine Vérard (1498) : un Écusson fleurdelisé supporté par deux anges ;
Pierre Vidoue ou Vidove (1510) : la Fortune sous les traits d’une femme, avec cette devise : Audentes juvo[145.2] ;
Simon Vostre (1491) : deux Léopards à tête de lévrier.
Etc., etc.[145.3].
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 38 - III. L’Impression
devise en rébus : Sola fides sufficit, tirée de l’hymne Pange, lingua[144.1] ;
Nivel ou Nivelle et son gendre Sébastien Cramoisy (1589) : une Cigogne ;
Les Plantin, d’Anvers (Christophe Plantin, fondateur de la célèbre « Architypographie plantinienne », né près de Tours : 1514-1589) : un Cep de vigne ou un Compas ouvert ;
Philippe Pigouchet (1489) : deux Sauvages (homme et femme) ;
Jean Temporal, de Lyon (1550) : le Temps armé de sa faux ;
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 37 - III. L’Impression
Louis Elzevier : 1540-1617) : un Arbre ou une Minerve ;
Les Estienne : un Olivier (la mère d’Henri Ier Estienne [1470-1520], chef de cette illustre famille d’imprimeurs, se nommait Laure de Montolivet) ;
Galliot du Pré (1512) : une Galiote ou Galère, surmontée de ces mots : « Vogue la gallée[143.1] » ;
Ulrich Gering (1510) : un Soleil ;
Les Gryphe, de Lyon (le plus célèbre et le plus ancien est Sébastien Gryphe, né en Souabe : 1493-1556) : un Griffon placé sur un cube, lié par une chaîne à un globe ailé ;
Olivier Harsy ou de Harsy (1556) : une Herse ;
Thielman Kerver (1520) : deux Licornes ;
Jean de la Caille (1641) : trois Cailles[143.2] ;
Guillaume Le Bé (1539) : la lettre B ;
Michel et Philippe Le Noir (1489) : trois Nègres ou Négresses, à la tête très noire ;
Guy ou Guyot Marchant (1483) : une Portée de plain-chant et deux Mains entrelacées, avec cette
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Josse Bade, d’Asch, près de Bruxelles (1529) : une Presse typographique (Prelum ascensianum, la presse ascensienne, c’est-à-dire d’Asch) ;
Cardon, de Lyon (1610) : un Chardon ;
Sébastien Chapelet (1630) : un Chapelet ;
Nicolas Chesneau (1574) : un Chêne ;
Simon de Colines (1520) : deux Lapins (en vieux français : conil, lapin), ou encore le Temps avec sa faux ;
Corbon (1613) : un Cœur bon, avec cette devise : Ego dormio, et cor meum vigilat[142.1] ;
Gilles Corrozet (1536) : une Rose dans un Cœur ;
Gillet Couteau (1520) : des Couteaux ;
Étienne Dolet (1509-1546) : une Doloire (sorte de hachette) ;
Jehan du Moulin (1519) : un Moulin entre deux licornes ;
Jean du Pré, de Lyon (1487) : ses initiales[142.2] ;
Guillaume du Puy (1504) : un Puits, « le puits de Jacob », avec Jésus-Christ d’un côté et la Samaritaine de l’autre[142.3] ;
Les Elzevier, de Hollande (le plus ancien est
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imprimeurs d’aujourd’hui ont des marques analogues, monogrammes ou vignettes, qu’ils placent au-dessus de leur firme[141.1], c’est-à-dire du nom et de l’adresse de leur maison[141.2].
Voici quelques-unes de ces anciennes marques, dont, le plus souvent et pour abréger, j’ai supprimé la devise, presque toujours « héroïque » ou à équivoque :
Les Alde (Alde Manuce : 1449-1515) avaient pour marque une Ancre, autour de laquelle était enroulé un dauphin ;
Arnould et Charles Angelier (1542)[141.3] : deux Anges liés ;
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 34 - III. L’Impression
continue-t-il[140.1]. Que représentent les petits points ? Une phrase inachevée…. Diderot est le premier que je vois en faire usage, et abus…. Laharpe disait : « Diderot multiplie les petits points dans le dialogue écrit, pour qu’il représente plus au naturel le dialogue parlé ». Scribe, de notre temps, a été le grand inventeur des petits points[140.2]. »
⁂
Les anciens imprimeurs et éditeurs avaient tous des marques typographiques, allégoriques le plus ordinairement, sortes d’ « armes parlantes », accompagnées de devises, dont ils ornaient les titres et frontispices de leurs livres. Elles avaient pour but de préserver ces publications des contrefaçons, but que fréquemment elles n’atteignaient guère, « ce brigandage (la contrefaçon) étant aussi ancien que l’imprimerie[140.3] ». Beaucoup d’éditeurs et quelques
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 33 - III. L’Impression
depuis l’an 1350 que cet usage s’est généralisé. « Il a donc fallu deux siècles pour vulgariser cette réforme[139.1]. »
« Joseph Scaliger prétend qu’Alde Manuce est le premier qui a introduit dans le latin la virgule, le point-virgule et l’accent grave, et qu’avant lui, personne n’en avait fait usage. Cette assertion demande une explication, car elle donnerait à entendre qu’avant Alde il n’existait ni virgule, ni accent, ce qui serait faux. La virgule a été inventée dans le viiie siècle, et le point-virgule dans le ixe ; les autres marques de repos le furent ensuite…. Ainsi l’on voit que les signes de ponctuation sont plus anciens que la découverte de l’imprimerie ; mais leur désignation actuelle, c’est-à-dire la valeur que nous leur donnons, est assez moderne. D’ailleurs ils étaient fort rares anciennement[139.2], » et, comme nous le disions il y a un instant, on n’en trouve pas dans les livres du xve siècle, dans les incunables.
Quant aux points suspensifs, « ils sont d’invention moderne », remarque Ernest Legouvé, qui ne les appelle jamais que « petits points »[139.3]. « Vous n’en trouverez pas un seul exemple avant le xviiie siècle,
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 32 - III. L’Impression
7º La rareté des alinéas et des chapitres.
8º L’absence de lettres capitales au commencement des chapitres ou divisions : dans les premiers temps, les imprimeurs laissaient en blanc la place de ces grandes lettres, qui étaient mises à la main par des calligraphes et rubricateurs[138.1].
9º L’absence de signes de ponctuation.
10º Des traits obliques au lieu de points sur les i.
Etc., etc.[138.2].
Les lettres minuscules j et u se confondaient autrefois respectivement avec l’i et le v. C’est Louis Elzevier qui, établi à Leyde en 1580, a introduit en typographie la distinction entre l’i et le j, et entre l’u et le v minuscules. Quant aux majuscules J et U remplaçant I et V, elles furent créées, en 1619, par l’imprimeur strasbourgeois Lazare Zetner[138.3].
Les points sur les i datent, paraît-il, du commencement du xie siècle. C’est alors « qu’on s’aperçut qu’il serait bon, pour faciliter la lecture des manuscrits, de faire usage de ce point, afin de ne pas confondre un m avec in ou un ni ». Mais ce n’est que
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présent ; lẽq̃l pour lequel ; Dñs pour Dominus ; etc.[137.1]. Ces modes d’abréviation provenaient des manuscrits, où ils étaient en nombre bien plus considérable encore. Une partie des syllabes, parfois toutes les lettres d’un mot, sauf la première, étaient supprimées. Ainsi, dans un manuscrit connu sous le nom de Virgile d’Asper, qu’on date du xie siècle, et actuellement à la Bibliothèque nationale, le texte est écrit de telle sorte qu’il faut, pour le lire, le connaître par cœur. Le premier vers des Bucoliques y est représenté sous cette forme :
Tityre, t. p. r. s. t. f.
pour :
Tityre, tu patulæ recubans sub tegmine fagi.
Ces abréviations, où une ou deux lettres initiales servent à exprimer un mot entier, portent le nom de sigles[137.2]. Les sigles étaient très fréquemment usités non seulement dans les manuscrits, mais dans les inscriptions lapidaires, sur les médailles, etc. Quant aux notes tironiennes, ce sont aussi de simples lettres, initiales ou médianes, employées pour figurer des mots entiers et abréger l’écriture. Ce nom vient de Tullius Tiro, affranchi de Cicéron, qui perfectionna ce système de sténographie[137.3].
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 30 - III. L’Impression
c’est par ce mot Explicit… ou Cy finist… que ce dernier paragraphe commençait d’ordinaire), opposé à suscription et à incipit. La souscription porte aussi les noms d’adresse et de colophon (κολοφών, achèvement). M. Henri Bouchot[136.1] et, après lui, M. Édouard Rouveyre[136.2] emploient aussi dans ce sens le mot signature, qui, en bibliographie, désigne spécialement les lettres ou chiffres placés en pied de la première page de chaque feuille, et peut, par conséquent, prêter ainsi à confusion.
6º La quantité d’abréviations : un ƶ pour la conjonction et ; — une sorte de 3 ou de 9 pour la particule latine cum ou la particule française con, et pour la finale de certains mots : teꝫ ou teꝯ = tecum ; neqꝫ = neque ; quibꝫ = quibus ; noꝯ = nous ; voꝯ = vous ; etc. ; — le q avec la partie inférieure traversée par un trait en forme de croix pour signifier quam ou quod ; — le signe ꝝ correspondant au latin rum : nostroꝝ = nostrorum ; angeloꝝ = angelorum ; quoꝝ = quorum ; eaꝝ = earum ; utꝝꝫ = utrumque ; etc. ; — la fréquente suppression de certaines lettres remplacées par un petit trait horizontal, appelé titre[136.3], placé au-dessus du mot ainsi abrégé : nr̃e pour notre ; bõs pour bons ; presẽt ou même pr̃s̃t pour
Par Albert Cim le 22 oct. 1906, 02 h 29 - III. L’Impression
3º L’absence de signatures, de réclames[135.1], de pagination, et, dans les plus anciens incunables, de registre, c’est-à-dire de la table indicatrice des cahiers composant l’ouvrage : ces cahiers étaient indiqués par les premiers mots de leur première page[135.2].
4º L’absence de titre séparé ou frontispice[135.3] : le titre, ou plutôt le sujet du livre, se trouvait énoncé au début du texte, dans ce qu’on nomme la suscription ou l’incipit ; c’est par ce dernier mot, ou par son équivalent : Cy commence… que commençait le plus souvent le texte. « C’est vers 1476 ou 1478 qu’on a commencé à imprimer les titres de livres sur un feuillet séparé, et les titres des chapitres se voient déjà dans les Épitres de Cicéron, de 1470[135.4]. »
5º L’absence du nom de l’imprimeur, du lieu et de la date de l’impression : ces indications ne tardèrent pas à figurer à la dernière page des volumes, dans un paragraphe final appelé souscription ou explicit (qui signifie finit, se termine, est déroulé ; sous-entendu le mot volume, et par allusion aux anciens manuscrits, qui avaient la forme de rouleaux[135.5] :
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