Le Livre, tome I, p. 116-140

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 116.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 116 [140]. Source : Internet Archive.

Voici en quels termes enthousiastes un poète et philologue allemand, qui vivait peu après Mathias Corvin, Brassicanus (1500-1539), décrit, dans sa préface des œuvres de Salvien, les richesses d’art et d’érudition rassemblées par le roi de Hongrie, avec quelle désolation aussi il raconte la perte de ces merveilles :

« J’ai vu tous ces livres ; mais pourquoi dirai-je des livres, quand chacun de ces livres était un trésor ? Dieux immortels, qui pourra croire de quelle jouissance a été pour moi un pareil spectacle ? Je croyais être, non dans une bibliothèque, mais, comme on dit, dans le sein de Jupiter, tant il y avait là de livres anciens, grecs et hébreux, que le roi Mathias, après la prise de Constantinople et la ruine d’un grand nombre de villes considérables, avait rachetés à grands frais, du milieu de la Grèce, et avait reçus comme des esclaves arrachés aux fers et aux chaînes des barbares.

« Il se trouvait là, à l’exclusion toutefois de tous livres des sophistes, tant d’ouvrages latins, anciens et modernes, que je ne me rappelle pas en avoir vu ailleurs un pareil assemblage. Car le roi Mathias, que l’on appellerait certainement le dévorateur des livres, entretenait à grands frais à Florence quatre fameux copistes, dont la seule et unique fonction était de lui transcrire tous les auteurs grecs et latins les plus célèbres, qu’il n’avait pu faire venir

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