Le Livre, tome I, p. 172-196
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 03 h 16 - IV. De l’avènement de Louis XIV jusqu’au XIXᵉ siècle - Lien permanent
encore qui disait que « la plupart des livres d’à présent ont l’air d’avoir été faits en un jour, avec des livres lus de la veille[172.1] ».
« Les Lettres, les saintes Lettres ! » s’exclame de son côté André Chénier (1762-1794)[172.2].
Goldsmith (1728-1774) l’auteur du Vicaire de Wakefield, affirme, par la bouche d’un de ses personnages, que « la littérature est un sujet qui lui fait toujours oublier ses misères[172.3] ».
Lessing (1729-1781) n’avait, au fond, qu’une passion, dit M. Paul Stapfer[172.4], celle des livres et de l’érudition que procurent les livres. « Il était né bibliothécaire ; il était, par nature, de
Ces rats qui, les livres rongeants,
Se font savants jusques aux dents.
« Un artiste ayant offert de le peindre lorsqu’il était enfant, il exigea qu’il y eût, dans son portrait,
- Op. cit., Maximes et Pensées, t. II, p. 85. ↩
- Ap. Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. IV, p. 145. ↩
- Vicaire de Wakefield, trad. Fournier, chap. xx, p. 144. (Paris, M. Lévy, 1869.) Et, un siècle avant Goldsmith, Milton (1608-1674) disait, « en un latin superbe » (B.-H. Gausseron, Bouquiniana, p. 46) :
- Et totum rapiunt me, mea vita, libri.
Rappelons encore un autre mot de Milton, que Mirabeau a inscrit en épigraphe à sa brochure Sur la liberté de la presse : « Tuer un homme, c’est tuer une créature raisonnable ; mais étouffer un bon livre, c’est tuer la raison elle-même ». (Vermorel, Mirabeau, sa vie, ses opinions et ses discours, t. III, p. 13. Paris, Dubuisson, Bibliothèque nationale, 1868. 5 vol. in-16.) ↩
- Goethe et Lessing, Revue Bleue, 31 janvier 1880, p. 725. ↩