Le Livre, tome I, p. 209-233

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 209.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 209 [233]. Source : Internet Archive.

Dans les souvenirs de jeunesse du grand historien Michelet (1798-1874) se trouve une page très délicate et très touchante relative aux livres : « … Jai pourtant dû aller contrôler l’estimation qu’on a faite des livres de mon pauvre ami (Poinsot). Je les ai trouvés épars dans un grenier. Rien de plus triste que de voir partir ainsi notre âme, nos livres, ces amis qui nous ont formés ou soutenus, encouragés, préservés, grandis !… Quand je regarde les trois ou quatre planches de bois blanc qui composent toute ma bibliothèque, je souffre de n’avoir pas encore les moyens de m’acheter une belle armoire vitrée, où j’enfermerais cette centaine de volumes avec le soin jaloux de l’avare qui met sous clef son trésor[209.1]. »

Édouard Laboulaye (1811-1883) a maintes fois parlé, et en excellents termes, des secours que nous offrent les livres et la lecture :

« La lecture n’est pas la science universelle, ce n’est pas non plus la sagesse universelle ; mais un homme qui a pris l’habitude de lire peut toujours consulter, sur chaque question donnée, une expérience plus grande que la sienne, et une expérience désintéressée…. Le livre est donc l’expérience du passé. C’est mieux encore : un livre est quelque chose de vivant, c’est une âme qui revit en quelque sorte, et qui nous répond chaque fois que nous vou-

[I.233.209]
  1.  Michelet, Mon Journal, 1820-1823, pp. 182-183.  ↩

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