Le Livre, tome II, p. 015-031
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 10 h 31 - I. La religion des lettres. Le grand diocèse - Lien permanent
Comme Proudhon (1809-1865)[015.1], Jouffroy se trouva ainsi amené et astreint à cette constatation : « Je ne crois plus, je sais ou j’ignore, » aveu qui semble être le formulaire ou symbole de leur siècle et encore plus du nôtre.
L’historien des Origines du Christianisme, Ernest Renan (1823-1892), est, sans conteste, un des penseurs et des maîtres qui ont le mieux pratiqué la religion des lettres, le mieux célébré ce culte de la justice, de la raison et de la vérité. Voici quelques-unes de ses déclarations : « … Je veux, dis-je, qu’on mette sur ma tombe : veritatem dilexi. Oui, j’ai aimé la vérité ; je l’ai cherchée ; je l’ai suivie où elle m’a appelé, sans regarder aux durs sacrifices qu’elle m’imposait. J’ai déchiré les liens les plus chers pour lui obéir. Je suis sûr d’avoir bien fait. Je m’explique. Nul n’est certain de posséder le mot de l’énigme de l’univers, et l’infini qui nous enserre échappe à tous les cadres, à toutes les formules que nous voudrions lui imposer. Mais il y a une chose qu’on peut affirmer, c’est la sincérité du cœur, c’est
- Ap. Sainte-Beuve, P.-J. Proudhon, p. 123. ↩