Le Livre, tome II, p. 159-175

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 159.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 159 [175]. Source : Internet Archive.

Vous nous direz son vif esprit,
Exempt de morgue et d’hyperbole ;
Comme on le cultive avec fruit,
Comme il charme, comme il console.

Ah ! l’aimable et franc compagnon,
Sous bois, en juin ; puis, dans la chambre,
— Porte close au souci grognon, —
Devant un feu clair, en décembre !

On peut le prendre — ou le laisser,
Dédaignant sa verve brillante :
Nul ne risque de l’offenser,
Tant son humeur est bienveillante.

Ami sincère et sans apprêt,
Parfois même il se plaît à rire ;
Conseiller sûr et toujours prêt,
Chacun l’interroge — et l’admire.

De modeste toile vêtu,
Ou couvert de fine dorure,
Il rend au malade abattu
L’espoir qui soudain transfigure.

En vain les hivers passeront,
Détruisant palais et tonnelle ;
Nos enfants le retrouveront,
Plein d’une jeunesse éternelle.

Du causeur cher à nos loisirs,
Racontez la grâce et la gloire !
On lui doit tant de doux plaisirs,
Qu’il faut retracer son histoire.

Ce thème est sage et ravissant :
Célébrez l’attrait du bon Livre ;
Il en sera reconnaissant, —
Et vous voilà bien sûr de vivre[159.1] !

 

[II.175.159]
  1.  Ap. Fertiault, op. cit., pp. xxviii-xxix ↩

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