Le Livre, tome II, p. 182-198

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 182.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 182 [198]. Source : Internet Archive.

de grand format[182.1], » les Mémoires de l’Histoire de France, par exemple. Le grand format, Jules Levallois, ainsi que la plupart des liseurs et travailleurs, en est l’ennemi ; il le trouve incommode et fatigant à lire. Puis viennent les philosophes, comme Descartes et Spinoza, et les moralistes. « Vous vous présentez tout de suite, insinuant et aimable Montaigne, dangereux magicien, irrésistible sirène, passé maître dans l’art des incantations perfides. Toutefois, qui vous a pénétré et se méfie de vous ne vous craint qu’à demi. Il y a beaucoup de bon dans votre mauvais ; ne fût-ce que pour votre adorable style, on passerait bien des heures dans votre compagnie. Une fois que j’y suis, j’épuise la rangée des moralistes. Je les aime tous, excepté La Rochefoucauld, dont on a, selon moi, beaucoup trop vanté le mérite. D’autres, plus modestes, ne sont pas assez appréciés ; Saint-Évremond, par exemple, et Mme de Lambert, qui a de bien jolies pensées. Je garde pour la fin et comme régal exquis le platonicien Joubert. Oh ! lui, je le goûte en tout temps. Ses Pensées me font l’effet d’exquises pastilles ; j’en croque deux ou trois quand j’ai lu trop de romans modernes[182.2]. »

[II.198.182]
  1.  Op. cit., p. 32. « Si vous n’avez jamais lu à la campagne, devant votre cheminée, au milieu des bruits étranges du dehors, je doute que vous puissiez savoir jusqu’à quel point un livre peut s’emparer de toute l’âme. » (Eugène Noël, Souvenirs de village, ap. Jules Levallois, op. cit., p. 29.)  ↩
  2.  Op. cit., p. 35.  ↩

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