Le Livre, tome II, p. 239-255

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 239.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 239 [255]. Source : Internet Archive.

plus affectueux égards. Il lui avait fait préparer dans son palais même un appartement commode, afin de le mettre plus à portée de recevoir les soins qu’exigeait son grand âge ; mais Magliabecchi ne l’occupa que quelques mois, et trouva un prétexte pour retourner dans sa maison, où il était plus libre. Il renvoyait le soir son domestique, et passait une partie de la nuit à lire, jusqu’à ce que le livre lui tombât des mains, ou qu’il tombât lui-même accablé de sommeil. Il lui arriva plus d’une fois de mettre le feu à ses vêtements ou à ses meubles et ses papiers, en renversant ainsi le réchaud de charbon, le couvet, qu’il portait toujours avec lui pendant l’hiver ; et, sans un prompt secours, sa maison eût été incendiée.

Au mois de janvier 1714, ce savant, sortant de chez lui, fut saisi d’un tremblement violent et d’une faiblesse qui l’obligèrent à rentrer ; dès ce moment, il ne fit plus que languir, et il mourut le 2 juin de la même année, à l’âge de quatre-vingt-un ans.

Par son testament, Antoine Magliabecchi légua à sa ville natale sa bibliothèque, composée de 30 000 volumes, avec une rente pour l’entretenir : cette collection, qui s’est beaucoup accrue depuis, est aujourd’hui la plus considérable de Florence, et elle porte encore le nom de « Bibliothèque Maglia­becchiana »[239.1].

[II.255.239]
  1.  Cf. Michaud, op. cit.  ↩

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