Le Livre, tome II, p. 261-277
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 14 h 37 - XI. Bibliomanes et bibliolâtres - Lien permanent
volumes, écrit à ce propos M. Mouravit[261.1] ; il faut que lambris et murailles disparaissent sous les files interminables de livres soigneusement alignés : eh bien ! suivez cette naïve pratique de vos bons aïeux en bibliomanie, qui faisaient figurer dans leurs cabinets d’amples bibliothèques où les volumes n’existaient guère que par des dos factices, qui réussissaient plus ou moins à faire illusion : vénérable coutume dont Sauval[261.2] avait parlé avant La Bruyère[261.3], et qui a pour soi, outre l’économie, l’avantage immense de rendre à la circulation des richesses immobilisées aux mains des plus sordides de tous les avares.
« Les Anglais, nos maîtres ici encore, avaient reconnu l’excellence de cette louable pratique : « Mylord est curieux en livres, nous dit Pope[261.4]…. Il vous en fait parcourir tous les dos, chacun avec la date de sa publication…. Admirez ces livres de vélin ou ces livres de bois magnifiquement décorés : pour l’usage que mylord en fait, ces derniers sont aussi bons que les autres. »
Le même bibliographe, M. Gustave Mouravit,
- Le Livre et la Petite Bibliothèque d’amateur, pp. 139-141. ↩
- Histoire et Recherches des antiquités de la ville de Paris (1724), t. I, p. 18. ↩
- Les Caractères, De la Mode, p. 349, édit. Hémardinquer. (Paris, Dezobry, 1849.) ↩
- Cité aussi par Édouard Fournier, l’Art de la reliure en France, p. 206, n. 1. (Paris, Dentu, 1888.) ↩