Le Livre, tome II, p. 292-308
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 15 h 08 - XII. Biblioclastes et bibliophobes - Lien permanent
rait avec raison, surtout si elle voyait le fond de notre cœur, si elle assistait à nos conseils secrets, si elle lisait les ouvrages de Théophraste[292.1] ou de Valère Maxime[292.2], et si elle entendait seulement la lecture du xxve chapitre de l’Ecclésiastique[292.3]. »
« Les femmes bibliophiles !… s’écrie de son côté M. Octave Uzanne[292.4]. Je ne sache point deux mots qui hurlent plus de se trouver ensemble dans notre milieu
- Les Caractères. ↩
- De dictis faetisque memorabilibus, lib. IX. « Cet ouvrage, fort estimé au moyen âge, fut traduit en France, dès le milieu du xive siècle, par Simon de Hesdin, contemporain de Richard de Bury. » (Note de Cocheris.) ↩
- Richard de Bury, Philobiblion, chap. iv, pp. 39-40, trad. Cocheris. Voici quelques versets de ce xxve chapitre de l’Ecclésiastique :
« Toute malice est légère au prix de la malice de la femme : qu’elle tombe en partage au pécheur.
« La femme a été le principe du péché, et c’est par elle que nous mourons tous.
« Ne donnez point à l’eau d’ouverture, quelque petite qu’elle soit, ni à une méchante femme la liberté de se produire au dehors.
« Si vous ne l’avez comme sous votre main lorsqu’elle sort, elle vous couvrira de confusion à la vue de vos ennemis. »
En revanche, le chapitre suivant (xxvie) de l’Ecclésiastique parle très élogieusement et en fort beaux termes de la femme vertueuse, et offre ainsi la contre-partie du xxve :
« La femme vertueuse est un excellent partage, c’est le partage de ceux qui craignent Dieu, et elle sera donnée à un homme pour ses bonnes actions.
« Qu’ils soient riches ou pauvres, ils auront le cœur content, et la joie sera en tout temps sur leurs visages. »
Etc., etc. ↩
- Zigzags d’un curieux, les Femmes bibliophiles, p. 30. ↩