Le Livre, tome II, p. 133-149

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 133.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 133 [149]. Source : Internet Archive.

l’instruction, à des œuvres plus importantes, quand elles viendront à leur portée.

« Recevez mes souhaits, mes encouragements, et croyez que je suis sincèrement tout à vous.

« Thomas Carlyle. »

S’il y a doute, opposition et contradiction sur le nombre et sur l’espèce de livres à posséder, il est une sorte d’ouvrages qui échappe à cette règle et dont on ne saurait trop souhaiter l’abondance. Si, pour reprendre la comparaison de Voltaire, on n’a et l’on ne peut avoir qu’un petit cercle d’amis, on ne risque rien de posséder beaucoup de relations ; si, d’accord avec Gœthe et avec Lacordaire[133.1], — « on ne devrait lire que ce qu’on admire », « il ne faut lire que les chefs-d’œuvre », — nous n’avons pas de temps à consacrer aux écrits de second ordre, et nous devons nous borner à nos maîtres préférés, il est non moins sage et avantageux d’être amplement pourvu d’ouvrages à consulter, de livres de recherches, de référence : dictionnaires, manuels, annuaires, répertoires, etc. Ici, seuls, l’emplacement

[II.149.133]
  1.  Cf. supra, t. I, p. 190. Et Ausone :
    •  Perlege quodcumque est memorabile.

     « Étudie (lis jusqu’au bout) tout ce qui est digne de mémoire. » (Idylles, IV, trad. Nisard, p. 105 ; Paris, Didot, 1887.)  ↩

Le Livre, tome II, p. 096-112

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 096.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 096 [112]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 097.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 097 [113]. Source : Internet Archive.

« Que votre lecture soit modérée, dit, de son côté, saint Jérôme (331-420)[096.1] : ce n’est pas la lassitude, mais la prudence, qui doit vous la faire interrompre. Une lecture trop prolongée est répréhensible ; car ce qui est bon de soi-même cesse de l’être et devient sujet au blâme, si on le porte au delà des bornes. »

Pétrarque constate[096.2] qu’ « il est des gens qui croient connaître tout ce qui est écrit dans les livres qu’ils ont chez eux, et quand la conversation tombe sur un sujet : « Ce livre, disent-ils, est dans ma bibliothèque ». Pensant que cela suffit, comme si le livre était en même temps dans leur tête, ils haussent les sourcils et se taisent…. Si l’abondance des livres faisait des savants ou des gens de bien, les plus riches seraient les plus savants de tous et les meilleurs, tandis que nous voyons souvent le contraire[096.3]…. De même, dit encore Pétrarque, que la multitude des combattants a empêché plusieurs généraux de vaincre, la multitude des livres a empêché beaucoup de gens d’apprendre, et l’abondance, comme cela arrive, a produit la disette…. La multi-

[II.112.096]
  1.  Ap. Fertiault, op. cit., p. 234.  ↩
  2.  De l’abondance des livres, trad. Develay, pp. 21 et suiv. Cf. supra, t. I, p. 100.  ↩
  3.  Cf. Lucien, Contre un ignorant bibliomane, § 4 (trad. Talbot ; t. II, p. 273) : « Si la possession des livres suffisait pour rendre savant celui qui les a, elle serait d’un prix inestimable ; et si le savoir se vendait au marché, il serait à vous seuls qui êtes riches, et vous nous écraseriez, nous les pauvres. Et puis, qui pourrait le disputer en érudition aux marchands, aux bouquinistes, qui en possèdent et en vendent en si grand nombre ? Cependant… », etc. Cf. aussi Ausone, Épigrammes, XLIV, A Philomusus le grammairien (p. 21, Collection Nisard, Paris, Didot, 1887) :
    •  Emptis quod libris tibi bibliotheca referta est,
      Doctum, etc.

     « Parce que ta bibliothèque est bien garnie de livres achetés, tu te crois un savant et un grammairien, Philomusus ! A ce compte, fais-moi provision de cordes, d’archets, d’instruments, et, tout cela payé, demain te voilà musicien. »  ↩

Le Livre, tome I, p. 284-308

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 283.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 284 [308]. Source : Internet Archive.

Le Livre, tome I, p. 069-093

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 69.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 69 [093]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 70.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 70 [094]. Source : Internet Archive.

l’écritoire des jeunes élèves était toujours garnie de son style de fer.[069.1]. »

Pour écrire sur le parchemin ou sur le papyrus, on se servait d’un mince roseau (καλαμος, calamus, arundo), taillé en pointe et trempé dans de l’encre. Les roseaux préférés pour l’écriture étaient, selon Pline l’Ancien, ceux de Cnide[069.2] ; selon Martial, ceux d’Égypte, « de la terre de Memphis ; les autres ne sont bons qu’à couvrir les toits[069.3] ».

Il résulte d’un passage d’Ausone[069.4] que les anciens,

[I.093.069]
  1.  Peignot, op. cit., p. 75.  ↩
  2.  « Le roseau est attaché au service du papier, surtout le roseau d’Égypte, par une certaine parenté avec le papyrus. On estime cependant davantage celui de Cnide et celui qui croît en Asie, autour du lac Anaïtique. » (Pline l’Ancien, XVI, 64 (ancien 36), trad. Littré, collect. Nisard, t. I, p. 592.)  ↩
    •  Dat chartis habiles calamos Memphitica tellus ;
      Texantur reliqua tecta palude tibi.

     (Martial, XIV, 38, trad. Nisard, p. 550.)  ↩

    •  Fac campum replices, Musa, papyrium ;
      Nec jam fissipedis per calami vias
      Grassetur Cnidiæ sulcus arundinis,
      Pingens aridulæ subdita paginæ,
      Cadmi filiolis atricoloribus.
      Aut cunctis pariter versibus oblinat
      Furvam lacticolor spongia sepiam.

     « Muse, suspends ta marche dans ces champs de papyrus (cessons d’écrire). Arrêtons là le sillon que trace en son chemin le roseau de Cnide au pied fendu, qui va dessinant sur la surface de la page aride les traits noirâtres des filles de Cadmus (les lettres inventées, ou plutôt apportées de Phénicie en Grèce par Cadmus), ou que, passant sur tous ces vers ensemble, l’éponge efface la sèche noire (sépia) sous la blancheur du lait. » (Ausone, Lettres, VII, p. 149, et notes, p. 171, trad. Nisard, Paris, Didot, 1887.)  ↩