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Le Livre, tome II, p. 104-120

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 104.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 104 [120]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 105.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 105 [121]. Source : Internet Archive.

« Il faut, dit le vicomte de Bonald (1754-1840)[104.1], parcourir beaucoup de livres pour meubler sa mémoire ; mais, quand on veut se former un goût sûr et un bon style, il faut en lire peu, et tous dans le genre de son talent. L’immense quantité de livres fait qu’on ne lit plus ; et, dans la société des morts comme dans celle des vivants, les liaisons trop étendues ne laissent plus aux amitiés le temps de se former. »

Jérôme Cardan (1501-1576) estimait que toute bibliothèque devrait tenir en trois volumes : l’un traitant de la vie des saints, l’autre contenant de gracieux vers propres à récréer l’esprit, et le troisième enseignant « la vie civile », c’est-à-dire les droits et devoirs du citoyen[104.2]. Mais, déjà de son vivant ou peu après, Joseph Scaliger (1540-1609) déclarait que, « pour une parfaite bibliothèque, il faudrait avoir six grandes chambres[104.3] ».

La Mothe-Le Vayer (1588-1672), dans sa lettre à un « Révérend Père », Du moyen de dresser une bibliothèque d’une centaine de livres seulement[104.4], est

[II.120.104]
  1.  Pensées sur divers sujets, p. 343. (Paris, Adrien Le Cière, 1817.)  ↩
  2.  Ap. Mouravit, le Livre et la Petite Bibliothèque d’amateur, p. 137.  ↩
  3.  Ap. Fertiault, les Légendes du livre, p. 20.  ↩
  4.  La Mothe-Le Vayer, Œuvres, t. X, Petits traités en forme de lettres, écrites à diverses personnes studieuses, pp. 106-117 (Paris, Guignard, 1684). C’est de La Mothe-Le Vayer que Bayle a dit (Dictionnaire, t. X, p. 303 ; Paris, Desoer, 1820) : « Nous n’avons point d’auteur français qui approche plus de Plutarque que celui-ci ».  ↩

Le Livre, tome I, p. 184-208

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 184.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 184 [208]. Source : Internet Archive.

Le vicomte de Bonald (1754-1840), dont on connaît les apho­rismes[184.1] : « Depuis l’Évangile jusqu’au Contrat Social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions, » « La littérature est l’expression de la société », etc., se montrait, en fait de livres, autrement rigoureux que Joubert, et, non content de proscrire les statues en costume héroïque, « il proposait sérieusement à l’Administration de faire faire des éditions châtiées et exemplaires des auteurs célèbres ; on extrairait de chaque auteur ce qui est grave, sérieux, élevé, noblement touchant, et l’on supprimerait le reste : « Tout ce qui serait de l’écrivain social serait conservé, tout ce qui serait de

[I.208.184]
  1.  Ap. Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. IV, pp. 431 et 432.  ↩

Le Livre, tome I, p. 165-189

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 165.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 165 [189]. Source : Internet Archive.

ont lus. Vous abandonnez votre âme à ceux qui sont payés pour lire la Bible[165.1].

« Plusieurs bons bourgeois, plusieurs grosses têtes, qui se croient de bonnes têtes, vous disent avec un air d’importance que les livres ne sont bons à rien. Mais, messieurs les Welches, savez-vous que l’ordonnance civile, le code militaire et l’Évangile sont des livres dont vous dépendez continuel­lement[165.2] ?

« Puissent les Belles-Lettres vous consoler ! Elles sont, en effet, le charme de la vie, quand on les cultive pour elles-mêmes, comme elles le méritent ; mais quand on s’en sert comme d’un organe de la renommée, elles se vengent bien de ce qu’on ne leur a pas offert un culte assez pur[165.3]. »

C’est à Vauvenargues, « homme trop peu connu

[I.189.165]
  1.  Dictionnaire philosophique, art. Livres (t. I, p. 512).  ↩
  2.  L’homme aux quarante écus, chap. x (t. VI, p. 244). Cf. Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) (Études de la nature, XIV, p. 539 ; Paris, Didot, 1868, in-18) : « Il me semble qu’il se prépare pour nous quelque révolution favorable. Si elle arrive, on en sera redevable aux lettres ; elles ne mènent aujourd’hui à rien ceux qui les cultivent parmi nous ; cependant elles régissent tout. Je ne parle pas de l’influence qu’elles ont par toute la terre, gouvernée par des livres. L’Asie est régie par les maximes de Confucius, les Koran, les Beth, les Védam, etc. » Cf. aussi vicomte de Bonald (1754-1840) (ap. Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. IV, p. 431) : « Depuis l’Évangile jusqu’au Contrat social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions ».  ↩
  3.  Lettre de décembre 1744. (Voltaire, Œuvres complètes, t. VII, p. 651.)  ↩