« les enveloppes royales qui déshonorent ces matériaux immortels », dût cette opération coûter quatre millions. « Nous n’en sommes pas à quatre millions près, quand il s’agit d’une opération publique, vraiment républicaine, et qui intéresse l’honneur national[308.1]. »
La Convention, grâce en partie à Marie-Joseph Chénier, repoussa cette barbare et stupide proposition.
Mais un autre écrivain du même temps, ce paradoxal et ce fou de Sébastien Mercier (1740-1814)[308.2], — qui déclarait que le cri de la grenouille est des plus agréables à entendre, et que le prétendu chant du rossignol est horripilant ; que c’est le soleil qui tourne autour de la terre ; etc.[308.3], — Mercier n’avait pas attendu l’avènement de la Révolution pour réclamer la suppression des bibliothèques publiques.
« Ce monument du génie et de la sottise,
- Ap. Eugène Despois, le Vandalisme révolutionnaire, p. 221. Voir particulièrement, dans cet ouvrage, sur le sujet qui nous occupe, les chapitres xv et xvi, Rapports de Grégoire sur le vandalisme et Bibliothèques. ↩
- « Fou furieux », dit le bibliophile Jacob (l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 10 février 1877, col. 75) ; mais qui ne manque pas de talent, et dont les écrits sont d’une originalité parfois pleine d’intérêt. ↩
- Cf. Larousse, op. cit. « Ce bizarre Mercier…, qui s’intitulait lui-même le premier livrier de France », est un de ces excentriques qualifiés qui frisent le génie et qui le manquent…. Il ne pouvait souffrir un livre relié, et, dès qu’il en tenait un, il lui cassait le dos. (Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, t. X, p. 84.) ↩