Mot-clé : « Javal (Émile) »

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Le Livre, tome III, p. 158-172

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 158.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 158 [172]. Source : Internet Archive.

une valeur absolument fixe et partout la même. « Le point de l’Imprimerie nationale mesure 0mm,40. Certaines imprimeries se servent encore du point Fournier, de 0mm,35, qui date du siècle dernier. A Paris, on emploie généralement le point Didot, un peu plus récent, qui est précisément le sixième d’une ligne de pied de roi, soit 0mm,376 [0mm,38] ; il faut 27 points Didot pour faire 1 centi­mètre[158.1]. »

Pratiquement le « corps un », c’est-à-dire le type de caractères qui aurait cette microscopique hauteur, ne se fabrique pas, et les « corps » ne commencent guère à exister et à s’employer qu’à partir du « quatre » ou du « cinq ». Le corps huit a une hauteur d’un peu plus de 3 millimètres (0mm,38 × 8), en mesurant non

[III.172.158]
  1.  Émile Javal, op. cit., p. 213.  ↩

Le Livre, tome III, p. 157-171

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 157.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 157 [171]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 158.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 158 [172]. Source : Internet Archive.

A propos de l’impression, nous adresserons encore une fois aux lecteurs la recommandation que nous leur avons faite en parlant des papiers : « Ménagez vos yeux ! »

Donc, à part les dictionnaires et ouvrages de référence, à part les sommaires, les notes, index, tableaux, etc., où l’on est bien obligé de réduire et serrer le texte, pas de livres imprimés en caractères trop fins, et, pour préciser, en caractères inférieurs au « corps huit »[157.1]. On sait que les caractères d’imprimerie, — qui sont composés de plomb et d’antimoine ou régule (environ 4 de plomb pour 1 d’antimoine), — se mesurent et se classent par points, quel que soit d’ailleurs leur genre, qu’ils appartiennent au romain, à l’elzevier ou à l’italique : nous verrons dans un instant ce que signifient ces noms. Le point[157.2], unité typographique, n’a pas

[III.171.157]
  1.  Tel est le chiffre donné approximativement par M. Émile Javal, dans sa Physiologie de la lecture et de l’écriture, p. 121 : « … Ceci nous amène à faire choix de caractères d’environ huit points…. » Le célèbre oculiste allemand Hermann Cohn, professeur à l’Université de Breslau, va bien plus loin, et, dans son livre Comment doivent être les caractères de labeur et de journaux, conseille « de ne pas employer de corps au-dessous du dix ». Il ajoute qu’on doit, d’une façon générale, interligner très fortement. (Cf. le Courrier du livre, 1er août 1903, p. 459.)  ↩
  2.  L’invention du point typographique est due à Pierre-Simon Fournier, alias Fournier le Jeune [1712-1768] ; elle remonte à 1737 environ ; mais la mesure initiale dont s’était servi cet imprimeur et graveur était conventionnelle, partant sujette à discussions et à erreurs (cf. Émile Leclerc, op. cit., pp. 40 et 42). Le « point Fournier » fut modifié en 1753 par François-Ambroise Didot, qui prit pour base la mesure légale d’alors le pied de roi [0m,324, d’après Littré], dont il divisa la ligne [0m,0022558, d’après Littré] en six parties égales, en six points [0m,0022558 : 6 = 0,00037597, soit 0mm,376 ou 0mm,38]. Un caractère d’imprimerie ayant exactement pour longueur ces six points se nomme le six ; s’il a un point de plus, c’est-à-dire sept points, le sept ; huit points, le huit ; etc. (Cf. Ambroise Firmin-Didot, op. cit., col. 846.) — C’est Fournier le Jeune qui a dit que « la théorie d’un art si utile (l’imprimerie) ne devrait être ignorée d’aucun de ceux à qui l’usage des livres est familier », et qu’ « il serait à souhaiter que tout homme de lettres fût en état de juger sainement de la mécanique de ses productions ». (Manuel typographique, t. I, p. ix.) Voir aussi le Courrier du livre, 15 avril 1906, p. 245.  ↩

Le Livre, tome III, p. 138-152

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 138.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 138 [152]. Source : Internet Archive.

7º La rareté des alinéas et des chapitres.

8º L’absence de lettres capitales au commencement des chapitres ou divisions : dans les premiers temps, les imprimeurs laissaient en blanc la place de ces grandes lettres, qui étaient mises à la main par des calligraphes et rubricateurs[138.1].

9º L’absence de signes de ponctuation.

10º Des traits obliques au lieu de points sur les i.

Etc., etc.[138.2].

Les lettres minuscules j et u se confondaient autrefois respectivement avec l’i et le v. C’est Louis Elzevier qui, établi à Leyde en 1580, a introduit en typographie la distinction entre l’i et le j, et entre l’u et le v minuscules. Quant aux majuscules J et U remplaçant I et V, elles furent créées, en 1619, par l’imprimeur strasbourgeois Lazare Zetner[138.3].

Les points sur les i datent, paraît-il, du commencement du xie siècle. C’est alors « qu’on s’aperçut qu’il serait bon, pour faciliter la lecture des manuscrits, de faire usage de ce point, afin de ne pas confondre un m avec in ou un ni ». Mais ce n’est que

[III.152.138]
  1.  De rubricare, rubrum facere, peindre en rouge : de rubrica, rubrique, sanguine, craie rouge, etc. Cf. Ducange, Glossarium ↩
  2.  Sur les caractères distinctifs des incunables, cf. Gabriel Peignot, Variétés, Notices et Raretés bibliographiques, pp. 72 et s. ; et Jules Cousin, De l’organisationdes bibliothèques publiques et privées, pp. 97-103.  ↩
  3.  Cf. Émile Javal, Physiologie de la lecture et de l’écriture, p. 19, n. 1 ; et Ambroise Firmin-Didot, op. cit., col. 629.  ↩

Le Livre, tome III, p. 123-137

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 123.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 123 [137]. Source : Internet Archive.

« L’in-18, d’usage fréquent, est surtout le format des romans.

« La double couronne en in-16 remplace le jésus en in-18 ; la grandeur du volume est la même, et l’impression des quarts, demis et trois quarts [de feuille] se fait sans perte de papier[123.1]. »

A la suite de ces divers formats, il convient de mentionner le format fantaisiste oblong (plus large que haut)[123.2], employé surtout pour les albums de dessin. Les livres qui ont reçu cette forme insolite ne se tiennent pas aisément ouverts à la main, à moins d’être repliés plat contre plat, d’où un grand risque de leur casser le dos, et ne peuvent guère être lus que sur une table, ce qui, comme nous l’avons vu, est, pour nombre de lecteur, très incom-

[III.137.123]
  1.  Émile Leclerc, op. cit., p. 288. — Nous avons déjà noté (p. 93) que certains in-12, in-16 et in-18 ont les mêmes dimensions, et peuvent être considérés comme « synonymes ». Inutile de faire observer que, dans les deux citations précédentes de MM. Gustave Mouravit et Émile Leclerc, les formats mentionnés manquent de précision, qu’il eût été bon de dire de quel in-4, de quel in-8, in-12, in-16, etc., il s’agit, puisqu’un in-4 peut être plus petit qu’un in-8 (in-4 écu < in-8 colombier), un in-8 plus petit qu’un in-12, etc. (voir supra, pp. 92-93, et le tableau de la page 94). Mais, encore une fois, l’usage est fréquent de désigner les formats par le nombre seul des plis de la feuille, sans faire connaître les dimensions de cette feuille, la sorte de papier employée : jésus, raisin, colombier, etc., et de ne donner ainsi de ces formats qu’une idée approximative.  ↩
  2.  Le format oblong, format d’album, est aussi désigné sous le nom de format à l’italienne. (Cf. Émile Javal, le Mécanisme de l’écriture : Revue scientifique, 21 mai 1881, p. 652.)  ↩

Le Livre, tome III, p. 117-131

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 117.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 117 [131]. Source : Internet Archive.

petit format[117.1]. L’in-18, moins grand que l’in-8, pèse moins que lui, avec un nombre de pages égal et de même pâte de papier, et, par conséquent, fatigue moins la main[117.2].

Considérons, en outre, que nos appartements modernes, dans les grandes villes, à Paris principalement, sont exigus, et que la place nous y est par-

[III.131.117]
  1.  « … Ceci nous amène à donner la préférence aux petits volumes, qu’on peut tenir à la main…. » (Émile Javal, op. cit., p. 187.)  ↩
  2.  Afin de lire plus à l’aise les ouvrages de grand format, certains lecteurs n’hésitent pas à les découdre et à les lire ainsi cahier par cahier. Au lieu de faire relier leurs périodiques, — presque toujours de format in-4 ou au-dessus — et d’avoir à consulter et à manier de lourds et énormes volumes, ces mêmes lecteurs renferment respectivement par années, par semestres ou trimestres, les fascicules de ces publications sous une couverture de carton, avec titre au dos, et imitant la reliure. Bien entendu, ce moyen ne peut être employé que pour une bibliothèque privée ; dans un établissement public, ces fascicules, non cousus ensemble, risqueraient trop de s’égarer. Nous avons vu, dans notre tome II, page 182, le critique Jules Levallois se déclarer, lui aussi, ennemi du grand format » (cf. l’Année d’un ermite, le Calendrier des livres, p. 33), et il n’est guère de liseurs et de travailleurs qui ne partagent et ne proclament cette très légitime antipathie. M. Gustave Mouravit, d’autre part, constate que Napoléon avait « une prédilection marquée pour les petits formats, plus maniables, plus facilement transportables, plus aisément compagnons d’une existence mouvementée et dispersée…. Quand il projeta de former une bibliothèque modèle, pour ses campagnes militaires, il prescrivit, sans hésitation, de sacrifier les marges des volumes au besoin de posséder une collection nombreuse et selon ses vues, mais aussi peu envahissante que possible. » (Napoléon bibliophile, pp. 50-51 ; Paris, Blaizot, 1905.)  ↩

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