Le Livre, tome II, p. 334-350

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 334.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 334 [350]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 335.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 335 [351]. Source : Internet Archive.

bibliophile et ses sentiments d’obligeance, s’avisa de se créer deux bibliothèques : l’une, pour lui seul, composée d’éditions princeps et d’exemplaires rares ; l’autre, de volumes ordinaires ou de doubles, qu’il prêtait volontiers[334.1].

Au lieu de deux bibliothèques, le richissime bibliomane anglais Richard Heber (1775-1833) conseille d’en avoir trois, composées des mêmes livres : l’une pour la parade et la montre, l’autre pour son usage personnel, la troisième pour les emprunteurs, « pour prêter à ses amis, à ses risques et périls[334.2] ». Mais tout le monde ne possède pas, comme Richard Heber[334.3], l’emplacement suffisant ni la fortune nécessaire pour s’offrir le luxe de trois, voire de deux bibliothèques, renfermant les mêmes ouvrages en éditions différentes et diversement habillés.

Constantin[334.4], dans son petit manuel de Bibliothéco-

[II.350.334]
  1.  Cf. Gustave Brunet, Dictionnaire de bibliologie catholique, col. 517.  ↩
  2.  Octave Uzanne, Du prêt des livres, Miscellanées bibliographiques, t. I, p. 37.  ↩
  3.  Sur Richard Heber, voir supra, chap. xi, p. 250.  ↩
  4.  « Constantin, pseudonyme de Léopold-Auguste-Constantin Hesse, bibliographe français, né à Erfurth (Prusse) en 1779, mort à Paris en 1844. » (Lorenz, Catalogue général de la librairie française, t. I, p. 579.) Parmi les « prêteurs », M. Fertiault (les Amoureux du livre, pp. 352-353) mentionne encore les noms suivants, dont plusieurs ont été déjà cités par nous dans les pages qui précèdent : « Lucullus (109-57 av. J.-C.) ; Pline le Jeune (62-115) ; saint Isidore de Péluse (370-450) ; les de Thou ; Jacques-Auguste (1553-1617), et son fils François-Auguste (1607-1642) ; Antoine Possevin (Possevino, jésuite italien, 1534-1611) ; Étienne Baluze (1630-1718) ; le poète et historien italien Crescimbeni (1663-1728) ; d’Alembert (1717-1783) ; Francis Douce, antiquaire anglais (1757-1834) ; Nicolas de Nicolis (?) ; Gabriau de Riparfonds (?) ; Mathieu Guéroult (?).  ↩

Le Livre, tome II, p. 297-313

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 297.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 297 [313]. Source : Internet Archive.

« Nous lisons, dans un petit volume supérieurement imprimé par Pitrat aîné, à Lyon, 1879, petit in-8, papier teinté, encadrements rouges, ayant pour titre les Ennemis des livres, par un Biblio­phile[297.1], ce qui suit :

« J’ai connu un bibliophile qui venait d’acquérir un livre, à la recherche duquel il était depuis long-

[II.313.297]
  1.  D’après Lorenz, Catalogue général de la librairie française, cet ouvrage, qu’il ne faut pas confondre avec les articles anonymes publiés sous le même titre dans le Magasin pittoresque, a pour auteur Mulsant (Étienne).  ↩

Le Livre, tome I, p. 215-239

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 215.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 215 [239]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 216.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 216 [240]. Source : Internet Archive.

Colli­gnon[215.1], les grandes bibliothèques à des nécropoles. Que de vivants sont moins vivants que ces prétendus morts ! Ils parlent, on les écoute à travers les siècles écoulés ; ils agissent sur nous bien autrement, avec plus de force, avec plus d’intime persuasion que ceux-là mêmes dont nous sommes entourés ; nous les connaissons mieux, ce sont de plus grands hommes et de meilleurs amis ; discrets, sûrs, jamais importuns. Ils font partie de nous-même. Amis des jours heureux, consolateurs des heures tristes, nous les retrouvons toujours prêts à nous accueillir. Ce que ces grands hommes ont senti, souffert, aimé, pensé, rêvé, ils nous le disent. Que de bonnes heures ainsi passées autour de sa bibliothèque, allant çà et là, suivant sa fantaisie ou la secrète logique des idées, d’Aristote à Descartes, de Tacite à Michelet, d’Horace à Montaigne, Béranger ou Musset, évoquant les souvenirs de tous les âges, éveillant les rapports et les comparaisons fécondes, sentant s’ouvrir en soi un monde de pensées nouvelles et de sensations imprévues ! »

« Malheur à qui n’aime pas à lire ! s’écrie M. Gustave Mouravit (1840-….), l’auteur d’un excellent ouvrage sur le Livre[215.2]. Malheur à qui n’aime pas à

[I.239.215]
  1.  Op. cit., p. 301.  ↩
  2.  Le Livre et la Petite Bibliothèque d’amateur, Essai de critique, d’histoire et de philosophie morale sur l’amour des livres (Paris, Aug. Aubry, s. d.). Lorenz (Catalogue général, t. VI, p. 309) donne 1870 comme date de publication, et ajoute que ce livre n’a été tiré qu’à 200 exemplaires : c’est ce qui en explique le peu de diffusion et la rareté. J’ai déjà eu et j’aurai encore fréquemment recours au livre de M. Mouravit, où abondent les précieux conseils, les lumineuses réflexions et les plus sages maximes.  ↩