sous, à trois sous…. Le livre devenant une sorte de journal plié et cousu, pouvant se conserver et faire série, tel est l’avenir du Livre démocratique moderne. C’est par lui que la science non seulement pénétrera, mais se conservera dans la dernière de nos bourgades. Le paysan et l’ouvrier savent lire maintenant ; mais il faut qu’ils aient de quoi lire. Ils veulent autre chose que des almanachs…. »
Aussi rassurons-nous : le livre, quel que soit le préjudice que le journal puisse lui porter, quelle que soit la concurrence que lui fassent aussi les nombreux sports éclos à la fin du siècle dernier : lawn-tennis, croquet, football, etc., et le cyclisme, et l’automobilisme, et la photographie d’amateurs, etc., le livre aura toujours ses fidèles et ses fervents ; il restera toujours ce qu’il n’a jamais cessé d’être, même aux époques les plus remuantes et les plus troublées, « la passion des honnêtes gens[198.1] ».
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La presse, cet admirable instrument de propagande et de publicité, a été plus d’une fois très durement jugée, et par des écrivains qui, comme Balzac, comme Thiers, comme Proudhon, la connaissaient
- Le mot est de Gilles Ménage (1603-1692), ap. Octave Uzanne, Du prêt des livres, Miscellanées bibliographiques, t. I, p. 35. ↩