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Le Livre, tome II, p. 160-176

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 160.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 160 [176]. Source : Internet Archive.

Les volumes d’écolier et autres « bouquins » ont aussi fort bien inspiré un poète contemporain, M. Jacques Normand (1848-….), qui nous dit, dans une pièce de ses Visions sincères, intitulée les Livres[160.1] :

Enfin là-haut, très haut, et loin
De toute atteinte sacrilège,
Timides dans leur petit coin,
Les bons vieux livres de collège,

Humbles livres trop feuilletés
Jadis, aujourd’hui peu solides,
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Oh ! comme ils sont moins exigeants
Que les amis de race humaine !
Pauvres bouquins trop indulgents,
On les bouscule, on les malmène…

On les fête en leur nouveauté ;
Puis, vite, bien vite, on les laisse
Attendre, dans l’oisiveté,
Les jours sombres de la vieillesse ;

On les prête à des étrangers
Qui les déchirent, les éventrent…
Ils rentrent, après maints dangers,
Dans leur bercail… quand ils y rentrent !

Qu’importe ? Ils ne se plaignent point,
Et, dès qu’il nous plaît de les lire,
Nous retrouvons toujours à point
Leur cher et familier sourire…

Confidents discrets et soumis,
Logés, vêtus à notre envie,
Les livres sont de vrais amis
Qui nous suivent toute la vie.

[II.176.160]
  1.  Pages 33-37.  ↩