Les volumes d’écolier et autres « bouquins » ont aussi fort bien inspiré un poète contemporain, M. Jacques Normand (1848-….), qui nous dit, dans une pièce de ses Visions sincères, intitulée les Livres[160.1] :
Enfin là-haut, très haut, et loin
De toute atteinte sacrilège,
Timides dans leur petit coin,
Les bons vieux livres de collège,
Humbles livres trop feuilletés
Jadis, aujourd’hui peu solides,
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Oh ! comme ils sont moins exigeants
Que les amis de race humaine !
Pauvres bouquins trop indulgents,
On les bouscule, on les malmène…
On les fête en leur nouveauté ;
Puis, vite, bien vite, on les laisse
Attendre, dans l’oisiveté,
Les jours sombres de la vieillesse ;
On les prête à des étrangers
Qui les déchirent, les éventrent…
Ils rentrent, après maints dangers,
Dans leur bercail… quand ils y rentrent !
Qu’importe ? Ils ne se plaignent point,
Et, dès qu’il nous plaît de les lire,
Nous retrouvons toujours à point
Leur cher et familier sourire…
Confidents discrets et soumis,
Logés, vêtus à notre envie,
Les livres sont de vrais amis
Qui nous suivent toute la vie.
- Pages 33-37. ↩