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Le Livre, tome II, p. 228-244

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 228.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 228 [244]. Source : Internet Archive.

Pétrarque (1304-1374) mourut en belle place, et comme devrait mourir tout bibliophile. Ses gens s’étonnaient de ne pas le voir sortir de sa bibliothèque : « Il y reste bien longtemps aujourd’hui… Peut-être est-il malade ? » Doucement on entre, on s’approche…. Il était assis près de la fenêtre, un livre entre les mains, sans bouger. « Il dort sans doute…. » Mais non :

Sur son Virgile ouvert le doux Pétrarque est mort[228.1].

Le journaliste Armand Bertin (1801-1854), directeur des Débats, qui possédait une des plus belles

[II.244.228]
  1.  Fertiault, les Légendes du livre, p. 49.  ↩

Le Livre, tome II, p. 096-112

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 096.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 096 [112]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 097.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 097 [113]. Source : Internet Archive.

« Que votre lecture soit modérée, dit, de son côté, saint Jérôme (331-420)[096.1] : ce n’est pas la lassitude, mais la prudence, qui doit vous la faire interrompre. Une lecture trop prolongée est répréhensible ; car ce qui est bon de soi-même cesse de l’être et devient sujet au blâme, si on le porte au delà des bornes. »

Pétrarque constate[096.2] qu’ « il est des gens qui croient connaître tout ce qui est écrit dans les livres qu’ils ont chez eux, et quand la conversation tombe sur un sujet : « Ce livre, disent-ils, est dans ma bibliothèque ». Pensant que cela suffit, comme si le livre était en même temps dans leur tête, ils haussent les sourcils et se taisent…. Si l’abondance des livres faisait des savants ou des gens de bien, les plus riches seraient les plus savants de tous et les meilleurs, tandis que nous voyons souvent le contraire[096.3]…. De même, dit encore Pétrarque, que la multitude des combattants a empêché plusieurs généraux de vaincre, la multitude des livres a empêché beaucoup de gens d’apprendre, et l’abondance, comme cela arrive, a produit la disette…. La multi-

[II.112.096]
  1.  Ap. Fertiault, op. cit., p. 234.  ↩
  2.  De l’abondance des livres, trad. Develay, pp. 21 et suiv. Cf. supra, t. I, p. 100.  ↩
  3.  Cf. Lucien, Contre un ignorant bibliomane, § 4 (trad. Talbot ; t. II, p. 273) : « Si la possession des livres suffisait pour rendre savant celui qui les a, elle serait d’un prix inestimable ; et si le savoir se vendait au marché, il serait à vous seuls qui êtes riches, et vous nous écraseriez, nous les pauvres. Et puis, qui pourrait le disputer en érudition aux marchands, aux bouquinistes, qui en possèdent et en vendent en si grand nombre ? Cependant… », etc. Cf. aussi Ausone, Épigrammes, XLIV, A Philomusus le grammairien (p. 21, Collection Nisard, Paris, Didot, 1887) :
    •  Emptis quod libris tibi bibliotheca referta est,
      Doctum, etc.

     « Parce que ta bibliothèque est bien garnie de livres achetés, tu te crois un savant et un grammairien, Philomusus ! A ce compte, fais-moi provision de cordes, d’archets, d’instruments, et, tout cela payé, demain te voilà musicien. »  ↩

Le Livre, tome I, p. 299-323

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 299.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 299 [323]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 300.
Pour suite de texte : Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 300 [324]. Source : Internet Archive.

Le Livre, tome I, p. 228-252

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 228.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 228 [252]. Source : Internet Archive.

Charlemagne (742-814) aimait beaucoup la Cité de Dieu de saint Augustin. Parlant du goût de Charlemagne pour les Lettres, Gabriel Naudé, dans son Addition à l’histoire de Louis XI, dit[228.1] : « Son Homère était le livre de saint Augustin, la Cité de Dieu, qu’il se faisait lire pendant son dîner, et mettre sous son chevet lorsqu’il allait dormir ».

Alfred le Grand, roi d’Angleterre (849-900), avait pour les fables d’Ésope une estime particulière, et il les traduisit en vers saxons.

Louis IX, roi de France (1215-1270), faisait des Psaumes de David sa lecture ordinaire.

Pour Pétrarque (1304-1374), comme nous l’avons vu[228.2], « Cicéron est un homme unique, une voix unique, un génie unique ». Il ne l’adore pas tout à fait comme un Dieu, mais « il l’admire et le vénère comme un homme d’un génie divin ».

Théodore Gaza ou Gazès, de Thessalonique, célèbre grammairien grec (1398-1478), disait que si tous les livres des anciens étaient dans le feu, il en tirerait de préférence Plutarque.

Louis XII, roi de France (1462-1515), faisait, dit Gabriel Naudé[228.3], « un grand estat des Commentaires de César » et du traité Des devoirs de Cicéron.

André Navagero (en latin Naugerius), homme

[I.252.228]
  1.  Ap. Peignot, op. cit., t. I, pp. 83-84.  ↩
  2.  Page 11, note.  ↩
  3.  Ap. Peignot, op. cit., t. I, p. 88.  ↩

Le Livre, tome I, p. 097-121

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 97.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 97 [121]. Source : Internet Archive.

volupté a réjoui notre cœur toutes les fois que nous avons ou le loisir de visiter Paris, ce paradis de l’Univers[097.1] ! Là, par l’ardeur de notre passion, les jours s’écoulaient trop vite ; là, existent des bibliothèques, bien plus agréables que des vases remplis de parfums ; là, des vergers abondants en toutes sortes de livres ; là, des prés académiques, jardin des péripatéticiens, hauteur du Parnasse, portique des stoïciens…. Aussi là puisions-nous dans nos trésors et déliions-nous de grand cœur les cordons de notre bourse ; nous jetions l’argent à pleines mains, et nous retirions de l’ordure et de la poussière des livres inappréciables[097.2]. »

Et le bon et savant évêque résume en quelque sorte son traité par cette sentence : « Amorem librorum, amorem sapientiæ constat esse » : il est certain que l’amour des livres est l’amour même de la sagesse[097.3].

Les livres ont aussi trouvé, à cette époque, dans le grand poète Pétrarque (1304-1374), qui était lié

[I.121.097]
  1.  Voir, à cet endroit (p. 83), une note du traducteur sur ce qu’était alors Paris, « le rendez-vous de toutes les intelligences », et une pièce de vers, composée au xiiie siècle :
    •  O dulcis Parisius, decor omnis ville….
      O dulcis Parisius, parens sine pare….  ↩
  2.  Op. cit., chap. viii, pp. 83-85.  ↩
  3.  Op. cit., chap. xv, pp. 261 et 128. Cf. aussi le chap. ii, « Comme quoi les livres doivent être préférés aux richesses et aux plaisirs », pp. 21-26.  ↩