si bon usage que vous, je ne voudrais point du tout qu’elle mît son petit nez ni dans Montaigne, ni dans Charron, ni dans les autres de cette sorte ; il est bien matin pour elle. La vraie morale de son âge, c’est celle qu’on apprend dans les bonnes conversations, dans les fables, dans les histoires, par les exemples ; je crois que c’est assez. »
Un point à remarquer, à propos des romans, c’est, — d’une façon générale, et à part, vu le nombre considérable de ces productions[191.1], à part de rares exceptions : la Princesse de Clèves, Télémaque, Gil Blas, Manon Lescaut, Paul et Virginie, Werther, Notre-Dame de Paris, Madame Bovary, etc., — le peu de durée de leur vogue, leur caractère d’ « ouvrages d’actualité », essentiellement éphémères. Était-ce pour ce motif, cette précarité et fragilité, que Napoléon Ier classait les romans dans « la petite
- Déjà du temps de Charles Sorel (1597 [?]-1674) — et que serait-ce aujourd’hui ! — on se plaignait de la surabondante quantité et de l’inutilité des romans : « Aujourd’hui le recours des fainéants est d’écrire et de nous donner des histoires amoureuses et d’autres fadaises, comme si nous étions obligés de perdre notre temps à lire leurs œuvres, à cause qu’ils ont perdu le leur à les faire…. Grâce à nos beaux écrivains, le peuple, voyant tant de recueils de folie que l’on lui donne pour des livres, en a tellement ravalé le prix des Lettres, qu’il ne met point de différence entre un auteur et un bateleur ou un porteur de rogatons, » etc. (Charles Sorel, le Berger extravagant, préface : voir la Vraie Histoire comique de Francion, avant-propos, page 3, note 2. (Paris, Delahays, 1858.) ↩