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Le Livre, tome III, p. 134-148

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 134.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 134 [148]. Source : Internet Archive.

imprimés depuis l’origine de l’imprimerie (1450 environ) jusqu’en l’an 1500 inclusivement[134.1].

Les incunables ont pour principaux caractères distinctifs :

1º L’épaisseur, l’inégalité et la teinte jaunâtre du papier.

2º L’irrégularité et la grossièreté des caractères typographiques, très frappantes notamment dans les types romains sortis des presses italiennes ; mais ces défauts ne subsistèrent pas longtemps, et les caractères acquirent bientôt, comme nous venons de le dire, un degré de perfection qui n’a pas été surpassé.

[III.148.134]
  1.  Les incunables, aujourd’hui si prisés et si recherchés, n’ont été jadis que trop souvent méconnus, dédaignés et dilacérés. « Au xviie siècle encore, dit Vigneul-Marville, un bon bibliothécaire de la ville d’Orléans parcourait les boutiques [d’épicerie] pour sauver de la fatale balance ces prétendus fatras. Quant aux incunables de Saint-Nicolas-du-Port, il est avéré qu’il y a une cinquantaine d’années [vers 1810], à Nancy, une dame, voulant se procurer une robe, vendit aux brocanteurs un rayon de la bibliothèque de son mari, rayon composé en partie de plaquettes imprimées à Saint-Nicolas, de format in-16. Ces plaquettes ont été vues et touchées, mais leurs possesseurs ultérieurs sont restés ignorés. » (Edmond Werdet, Histoire du livre en France, t. IV, p. 184, n. 1.)  ↩

Le Livre, tome III, p. 115-129

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 115.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 115 [129]. Source : Internet Archive.

seule raison que l’un est in-18 et l’autre in-folio : si tous deux étaient in-8, on les placerait l’un à côté de l’autre ; la classification ne serait pas plus interrompue dans nos bibliothèques que dans nos catalogues les mieux faits, et ces bibliothèques procureraient le coup d’œil le plus agréable. Cependant, » ajoute Peignot, — et voilà déjà les objections et restrictions qui surgissent. — « les ouvrages de pur agrément, tels que romans, poésies, etc., semblent exiger un format plus portatif que l’in-8, ou du moins il serait quelquefois plus commode de les avoir in-18 : réservons donc ce dernier format pour la classe des romans seulement… »[115.1].

Ludovic Lalanne[115.2] patronne également le format in-8, « auquel on revient toujours », déclare-t-il.

Le format employé et vulgarisé, à partir de 1858, par l’éditeur Gervais Charpentier, et connu sous le nom de format Charpen­tier[115.3] — c’est un in-18 jésus ayant pour dimensions 0,117 × 0,183 — est actuellement le plus répandu, pour les ouvrages de littérature du moins, et il nous paraît tout à fait digne de sa vogue, il mérite toutes nos préférences.

En voici les motifs.

Le malheur veut que la plupart des liseurs assidus, des plus constants amis des livres, deviennent

[III.129.115]
  1.  Gabriel Peignot, Manuel bibliographique, p. 62.  ↩
  2.  Op. cit., p. 294.  ↩
  3.  Cf. Edmond Werdet, De la librairie française, p. 177.  ↩

Le Livre, tome II, p. 275-291

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 275.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 275 [291]. Source : Internet Archive.

braire de Paris, Martin Bossange (1766-1865), que la nouveauté et la hardiesse des entreprises n’effrayaient pas. C’était à l’époque où le gouvernement venait d’accorder le droit, connu sous le nom de licences, d’introduire en France des denrées coloniales pour des valeurs égales aux marchandises françaises exportées. On vit alors, conte Edmond Werdet, dans son ouvrage De la Librairie fran­çaise[275.1], Martin Bossange s’aviser du singulier stratagème suivant :

« Seul ou associé avec des tiers, il chargea des quantités énormes de livres français sur des navires en destination pour l’autre côté de la Manche. Arrivés au milieu du canal, les ballots étaient jetés par-dessus bord ; les bâtiments arrivaient sur lest en Angleterre, et revenaient chez nous chargés à mi-mât de denrées coloniales. Les bénéfices de retour compensaient bien et au delà la perte de la première cargaison. Ces opérations, dont le résultat fut de détruire fructueusement les vieilles éditions qui encombraient les magasins de librairie, en eurent un autre, d’une plus grande portée, consistant à donner naissance à ces nombreuses et magnifiques réimpressions qui surgirent de toutes parts lorsque vint la Restauration. »

Mais Bossange n’embarqua-t-il que des éditions défectueuses et des livres sans valeur ? Les « ma-

[II.291.275]
  1.  Page 170. (Paris, Dentu, 1866.)  ↩