belle lettre, adressée à son ami Loup de Ferrières, et relative aux lectures qu’il fait pour se consoler de la mort de sa femme : « … J’y serais tombé (dans le désespoir), si, avec l’aide et le soutien de la divine miséricorde, je ne m’étais aussitôt appliqué à rechercher quelle conduite, dans des peines et des malheurs semblables, des hommes plus grands et meilleurs que moi avaient su tenir et consacrer par leur noble exemple. J’avais sous la main les ouvrages de docteurs distingués, que, loin de négliger, nous devons écouter et suivre en toutes choses. C’étaient le glorieux martyr Cyprien et ces illustres interprétateurs des Écritures divines et sacrées, Augustin et Jérôme. Ranimé par leurs pensées et par leurs salutaires exhortations, je me suis efforcé de relever mon cœur abattu sous le poids du chagrin, et je me suis mis à réfléchir attentivement en moi-même sur les sentiments que je devais éprouver en voyant sortir de ce monde une compagne chérie, qui, en effet, avait cessé d’être mortelle plutôt qu’elle n’avait cessé de vivre…. Je le pense, — et en le disant je ne crains pas de me tromper, — la douleur et les tourments que m’a causés la perte de ma chère épouse dureront autant que moi et ne cesseront qu’au moment où arrivera le terme fatal des jours que Dieu voudra m’accorder pour cette vie passagère et misérable[086.1]…. »
Le Livre, tome I, p. 086-110
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 01 h 50 - II. Moyen âge